La Polynésie, berceau du surf
- orivetahiti
- 23 nov. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 janv.

Dans l’imaginaire collectif, surf et Polynésie ne font qu’un.
Cette réputation doit pour beaucoup aux images mondialement connues de la vague mythique de Teahupoo et au succès récent de Kauli Vaast aux JO de 2024.
Mais derrière ces 2 emblèmes, que représente le surf pour les tahitiens ?
Peut-on vraiment considérer la Polynésie comme le paradis des surfeurs ?
Petit tour d’horizon pour découvrir les origines et la place du Horue (surf) en Polynésie, et tout savoir pour le pratiquer.
Les origines du surf sont bel et bien Polynésiennes
Plus qu’un sport, les ancêtres Polynésiens pratiquaient le surf comme un rite spirituel, pour être en communion avec l’océan, dans le respect de la nature et de la force des éléments.
On pense que le surf est apparu en Polynésie orientale, dans les Samoa, à Fidji et d’autres îles, dont Tahiti, qui n’en a donc pas l’apanage.

Fin du 18ème siècle, les explorateurs s’émerveillent lorsqu’ils découvrent les tahitiens glisser sur leurs planches. Pour ces marins, piètres nageurs, c’est une observation hypnotique, d’autant plus impressionnante que le sport est réservé à une élite aux aptitudes physiques supérieures à la moyenne… et que les femmes s’y adonnent aussi.
Pourtant, les missionnaires tentent pendant longtemps d’interdire le surf, heureusement sans parvenir à le faire disparaître.
Il faudra attendre le début des années 70 pour que le surf Tahitien éclabousse enfin la France (avec la vague tahitienne des premiers champions de France Henere Lucas, Patrick Juventin, Eric Paofai, Arsène Harehoe), puis la planète entière avec Vetea David, premier champion du monde de surf de l’histoire en 1986.
Le mythe était né !
Bon à savoir : il se dit même que cette bande de pionniers aurait inventé le leash, inspirés par les attaches faites aux pieds des cochons !
Quand surfer à Tahiti
On distingue 2 grandes saisons, en fonction de l’orientation de la houle.
De novembre à avril-mai, c’est la côte Nord (d'Arue à Hitia'a O te Ra) qui profite de la houle.

Puis commence ce qui est considéré comme la meilleure saison, de mai à septembre, avec la houle Sud – Sud-Ouest qui vient s’écraser sur la côte Ouest et sur le Sud, où se trouve la vague de Teahupo’o.
On peut donc surfer à longueur d’année à Tahiti, avec des spots plus accessibles au Nord, comme celui de la Papenoo.
Côté températures, vous pourrez laisser la combi à la maison avec une eau entre 24 et 28 degrés et l’air entre 25 et 32.
Où surfer
La vague de Teahupoo est sans conteste celle qui a rendu célèbre le surf à Tahiti, encore plus depuis les JO, mais lorsqu’elle grossit, elle est réservée à une élite. On a tous vu les images du mur qui se forme à la verticale, de sa lèvre qui se referme en soufflant et qui semble expulser le surfeur.
Pour les moins aguerris, un « pèlerinage » à Teahupoo vaut le détour, avec cette route du bout de l’île (du monde ?) qui vous laisse seuls face à la puissance de l’océan.

Il existe d’autres sites sur l’île.
Vairao, accessible en bateau pour surfer au bord du récif, offre un joli terrain de jeu et permet d’enchaîner les manoeuvres
Taapuna, plus proche de la ville, est le spot le plus fréquenté par les locaux. Plus simple et plus petite que Teahupoo, cette gauche tube elle aussi et permet de s’amuser, tout en restant compliquée.
Toujours Côte Ouest vers Papara, Taharu’u est un des rares beachbreaks et un site où se retrouvent beaucoup de locaux, même en famille, sur le sable noir. La vague se surfe en gauche et en droite, mais attention aux chutes car il y a du récif en dessous.
Au Nord et Nord-Est, lorsque la saison s’inverse, les sites autour de la Papeno’o s’activent. Accessibles le long de la route côtière, on vient y surfer en famille, en bord de plage. Les vagues sont plus longues mais moins puissantes qu’au Sud, mais elles permettent de maintenir l’activité de novembre à février.
Et ailleurs en Polynésie ?
Les experts, tels que Michel Bourez, monstre sacré du surf Polynésien, conseillent Moorea (pour ses reefs et sa tranquillité) et Tikehau, de novembre à février, pour son éloignement et la beauté du cadre.
Les figures locales du surf polynésien
Difficile de citer tous les surfeurs qui ont fait la réputation de Tahiti à travers le monde.
Pour les gens de ma génération, Arsène Harehoe ou Vetea David étaient des stars dans les années 80.
Avant eux, les pionniers s’appelaient Patrick Juventin (qui a ensuite largement contribué à la structuration de la fédération) ou Henere Lucas. Ils ont posé les bases du surf polynésien.
Plus près de nous, Patricia Rossi a dominé le surf féminin des années 90.
Dans les années 2000, Michel Bourez surnommé le « spartiate », doit figurer aussi au Panthéon. Malik Joyeux, surnommé le « petit Prince », mérite une place spéciale, lui qui mourut à 25 ans en 2005 sur une vague Hawaienne, alors qu’il était promis à une carrière hors norme…
Aujourd’hui Kauli Vaast, champion olympique, et Vahine Fierro, dans le top 10 mondial et qualifiée dans le CT, portent les couleurs du surf Polynésien.
Bon à savoir
Les compagnies aériennes prévoient bien sûr des formules pour les matériels sportifs encombrants, mais tu pourras trouver de quoi louer sur place.
Comme partout, il faut savoir partager les vagues et se faire accepter par les locaux. De toutes façons, mieux vaut ne pas se lancer seul et se faire conseiller, surtout sur les reefs et les tubes de la côte Ouest et Sud.
En résumé, le surf à Tahiti est plutôt réservé à des habitués aguerris. Pour les débutants, le mythe vaudra quand même le coup d’être approché au Nord, sur les beachbreaks de sable noir.
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